L'actualité médicale de la semaine du 12 au 16 mai 2025

Actualités | Publié le 20/05/2025

HPV : la HAS recommande le rattrapage vaccinal

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande désormais un rattrapage vaccinal contre le papillomavirus humain (HPV) pour tous les jeunes adultes, femmes et hommes, jusqu’à 26 ans révolus, indépendamment de leur orientation sexuelle. Cette mesure vise à corriger les inégalités d'accès antérieures et à renforcer la prévention des infections HPV, responsables de près de 6 400 cas de cancers annuels en France, notamment du col de l'utérus. Le vaccin Gardasil 9, administré en trois doses, reste efficace chez les 16-26 ans, même après le début de la vie sexuelle. La HAS souligne toutefois que la priorité demeure la vaccination des adolescents de 11 à 14 ans, où l'efficacité est optimale. Cette extension du rattrapage représente une opportunité pour les médecins généralistes de proposer la vaccination lors des consultations de prévention chez les jeunes adultes.

Pénurie de Sertraline : l’ANSM autorise temporairement les préparations magistrales

Face aux tensions d’approvisionnement en sertraline (Zoloft et génériques), l’ANSM autorise temporairement les pharmaciens à délivrer des préparations magistrales de 25 mg et 50 mg, sans nécessiter de nouvelle prescription, afin d’éviter toute interruption de traitement . Ces préparations, équivalentes en principe actif, peuvent présenter des variations pharmacocinétiques mineures, justifiant une vigilance accrue . Les pharmaciens doivent informer le prescripteur et remettre au patient une fiche d’utilisation spécifique . Un retour à la normale des approvisionnements est attendu d’ici fin mai 2025.

Fin de vie : les doyens de médecine s’opposent à une formation obligatoire à l’aide à mourir

L’Assemblée nationale examine actuellement des propositions de loi sur la fin de vie, incluant notamment le renforcement de la formation en soins palliatifs et en éthique, ainsi que l’éventuelle introduction d’un enseignement sur l’aide à mourir dans les études médicales.
Les partisans de cette mesure y voient un moyen de mieux accompagner les soignants face aux situations de fin de vie. En revanche, ses détracteurs, dont la Conférence des doyennes et doyens de facultés de médecine, estiment qu’il ne faut pas confondre soins palliatifs et aide à mourir, qu’ils considèrent comme relevant de logiques distinctes.

Réseaux sociaux : responsables de la dégradation de la santé mentale des jeunes ?

En France, une augmentation préoccupante des troubles psychiatriques chez les adolescents est constatée : troubles du sommeil, anxiété, isolement social, et hausse des consultations en psychiatrie.
Les réseaux sociaux jouent-ils un rôle dans cette dégradation du bien-être des jeunes ? Près d’un jeune Français sur deux estime qu’ils nuisent à sa santé mentale, citant la pression de réussite, la quête de perfection, ou encore les comparaisons avec les influenceurs.
Face à ce constat, des solutions se dessinent : développer une éducation au numérique, encadrer l’usage des plateformes et favoriser le dialogue avec les jeunes, notamment via des groupes de parole ou de réflexion.

Dengue et le chikungunya bientôt endémiques en Europe ?

Selon une étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health, la dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe d'ici 2060.
Le réchauffement climatique, l'urbanisation et les déplacements, favorisant la propagation du moustique tigre, en seraient les principales causes. Inconnu en France il y a encore 20 ans, le moustique tigre a gagné du terrain et depuis 2010, la fréquence et l’ampleur des deux épidémies n’ont fait que croître : 304 de dengue ont été répertoriés en 2024 en Europe, contre 275 lors des 15 précédentes années.
En septembre dernier, l'ANSES a jugé probable que la France soit touchée par une épidémie de chikungunya ou de dengue, dans les 5 années à venir. Les autorités prennent donc d'ores et déjà certaines mesures, comme le lâcher de moustique stériles.

Médecine scolaire : une revalorisation en vue ?

Dans le cadre des Assises de la santé scolaire du 15 mai dernier, la Ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a annoncé une première série de mesures, visant notamment à libérer du temps médical et à répondre à la "crise d'attractivité" de la médecine scolaire.
Selon elle, il y a urgence car notre actuel système de santé ne correspondrait plus aux besoins des élèves, notamment ceux liés aux confinements et à l'influence croissante des réseaux sociaux.
Dès la rentrée 2026, les nouveaux élèves de 6e bénéficieront donc d’une « analyse personnalisée de leur situation de santé ", avec par exemple une visite médicale systématique pour tous, contre les 20% actuels ; le renforcement des effectifs infirmiers et la revalorisation du poste de médecin scolaire font également partie des principaux axes d'amélioration.