L’actualité médicale de la semaine de 13 au 17 mai 2024

Actualités | Publié le 21/05/2024

Aide à mourir : Nouvelles conditions pour un droit controversé

Le 16 mai, la commission spéciale a terminé l'examen de l'article 6 du projet de loi sur la fin de vie, qui établit les conditions d'accès à l'aide à mourir. Les députés ont remplacé le critère du pronostic vital "à court ou moyen terme" par la notion d'affection "en phase avancée ou terminale". Pour accéder à l'aide à mourir, les critères sont désormais : être majeur, résider de façon stable en France, souffrir d'une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale, éprouver une souffrance insupportable, et pouvoir exprimer une volonté libre et éclairée. Le texte sera débattu à partir du 27 mai.

Grève des pharmaciens : Revendications financières et opposition à la libéralisation de la vente en ligne

Les pharmaciens ont fait grève du 18 au 20 mai, et reconduiront une journée de mobilisation le 30 mai. Les syndicats FSPF et USPO demandent des revalorisations financières et alertent sur les pénuries de médicaments et les risques de libéralisation de la vente en ligne. Ils protestent contre l'offre de l'Assurance Maladie, jugée insuffisante pour couvrir les besoins des officines. Les pharmaciens veulent aussi attirer l'attention sur la réforme des études de pharmacie. La FSPF a déposé une contre-proposition et attend une réponse de l'Assurance Maladie, tout en soulignant les risques de fermetures supplémentaires de pharmacies sans un financement adéquat.

HAS : Nouveau guide pour la prise en charge des symptômes prolongés de Covid

La Haute autorité de santé (HAS) a publié un guide détaillant le parcours de soins pour les patients souffrant de symptômes prolongés de Covid-19, définis comme persistant au-delà de 4 semaines après l'infection aiguë. Ce guide recommande une prise en charge précoce et pluridisciplinaire, coordonnée par le médecin généraliste, avec orientation possible vers des spécialistes ou des centres de compétences post-Covid. Il insiste sur la nécessité d'un suivi personnalisé pour réduire l'errance médicale et améliorer la qualité de vie des patients, en mettant en place des cellules de coordination et des ateliers d'éducation thérapeutique. La HAS appelle à un déploiement national de ce parcours pour garantir l'équité d'accès aux soins.

Doliprane pour enfants : Alerte sur des pipettes défectueuses et les risques des surdoses

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a émis une alerte concernant des pipettes non graduées dans certaines boîtes de Doliprane 2,4 % pour enfants, pouvant entraîner des surdoses. Environ 1,3 million de boîtes sont affectées par ce défaut d’impression. Les parents doivent vérifier la graduation des pipettes et rapporter les boîtes défectueuses en pharmacie pour échange. À ce jour, aucun cas de surdosage lié à ce défaut n’a été rapporté. L'intégrité du sirop reste intacte, mais l'ANSM recommande de ne pas utiliser les pipettes défectueuses, ni celles d'autres médicaments.

Dengue : Record de cas importés en France métropolitaine déjà battu en 2024

En 2024, la France métropolitaine a déjà enregistré plus de 2 000 cas de dengue importés, dépassant le record de 2023 en seulement quatre mois. Cette augmentation rapide est principalement due aux voyages vers les Antilles et la Guyane, où sévit une épidémie importante. Aucun cas de transmission autochtone n'a été détecté pour l'instant. À l'approche des Jeux olympiques de Paris, les autorités sanitaires appellent à une vigilance accrue, car la période de l'événement coïncide avec la saison d'activité maximale du moustique tigre, vecteur de la dengue.

Nouvelle Convention Médicale : Augmentations et réductions en vue

La nouvelle proposition de convention médicale de l'UNCAM prévoit des augmentations pour les généralistes et spécialistes, avec des revalorisations étalées jusqu'en 2026. Pour les généralistes, le G(S) et la VG(S) passeront à 30€ dans six mois. Les spécialistes verront l'APC passer à 60€ en décembre 2024, avec d'autres revalorisations spécifiques. La convention introduit également des consultations longues et des ESS pour certains spécialistes. Toutefois, des baisses sont prévues, notamment du Forfait structure et des actes de radiothérapie. La négociation visait principalement à supprimer des points inacceptables et à raccourcir le calendrier d'application. L'impact réel de la réforme de la CCAM et les véritables contreparties restent incertains. Les syndicats ont principalement mené une négociation défensive pour supprimer des points inacceptables et rendre les objectifs collectifs non opposables. L'UNCAM a rédigé le projet selon ses priorités, sans ouverture à une liberté tarifaire. La signature de la convention permettrait de sortir du règlement arbitral et d'espérer des évolutions futures.